Incroyable ! Je n’en reviens pas. Je suis à Katmandou ! Il fait chaud, dans les 30°C.
Nous sommes six à participer à cette aventure qui, d’après le programme, nous emmènera du Tibet central au camp de base de l’Everest pour revenir ici, à Katmandou : un couple d’amis, Charlotte et Claude, avec qui j’ai déjà voyagé et trois autres « individuels », Sandrine, Jean et Olivier.
Dès la sortie de l’aéroport nous sommes dans l’ambiance, il y a un monde fou ; des gens s’insèrent entre nous et tentent de saisir nos bagages pour les installer dans notre minibus comme s’ils faisaient partie de l’équipe qui nous accueille, mais il n’en est rien. Non, merci ! Heureusement tout se passe en douceur, pas d’agressivité, ils tentent leur chance pour améliorer leur quotidien, avoir un pourboire, un « tip ». Ils sont nombreux sur le coup, tous espèrent, mais peu d’élus.
En route pour l’hôtel. Klaxons, poussières, embouteillages… on est loin d’une vision « baba cool » de Katmandou. De nombreux piétons et motocyclistes portent un masque sur le bas du visage pour éviter de s’encrasser les poumons, mais j’ai des doutes sur son efficacité, l’air est saturé. Pour contourner un bouchon (« Le Président va passer » nous annonce le guide, « et la circulation va être bloquée ») notre véhicule s’engage dans des rues minuscules et méandreuses, à peine plus larges que lui, qui s’avèrent quand même être à double sens, mais encore une fois tout se passe bien, on tâte le terrain à coup d’avertisseur et s’il y a lieu on recule ou on se tasse dans un coin ; pas d’insultes ou de signes d’énervement. Bientôt c’est l’hôtel, ma foi pas mal du tout, il y a même une piscine, mais pour alléger mon bagage je n’ai pas pris de maillot. En attendant de gagner nos chambres nous remplissons les formulaires de demande du visa chinois pour l’accès au Tibet. Le guide nous donne quelques recommandations concernant l’eau : il faut en boire beaucoup, au moins deux litres par jour compte-tenu de la chaleur et de l’altitude même si ici nous ne sommes qu’à 1 700 m, et elle doit toujours être en bouteille, même dans les hôtels ; celui-ci nous en fournit d’ailleurs gracieusement ce que je découvrirai après en avoir acheté trois litres !
A Katmandou des coupures d’électricité sont programmées par quartier. Les particuliers doivent gérer cette pénurie et prévoir notamment le bon moment pour remplir leur citerne d’eau sur le toit à l’aide d’une pompe électrique. Les hôtels, les restaurants et certains commerces eux passent à l’heure dite sur une alimentation de secours et une bonne odeur de gas-oil envahit l’espace, adieu les parfums exotiques. Inutile alors d’espérer retirer de l’argent à un distributeur automatique : ils sont hors service faute de courant, mais les boutiques de change sont là : 122 roupies pour un euro chez le changeur près de l’hôtel. Le soir mieux vaut avoir prévu sa lampe frontale car les rues sont alors plongées dans le la pénombre. Nous allons manger dans un restaurant chinois dans le quartier, tout le monde est fatigué et nous remettons à plus tard l’exploration du Katmandou by night. D’après notre guide, au Népal et cela se confirmera au Tibet, les repas sont cuisinés au fur et à mesure des commandes et il faut être patient. Nous en profitons pour nous présenter les uns aux autres avec en musique de fond le doux vrombissement du groupe électrogène. Nous ne nous attardons pas, le voyage a été long.
C’est la fin de période de mousson, le ciel est couvert et il fait chaud. Fort judicieusement la pluie s’est abattue, avec force, pendant la nuit ; ce sera pratiquement toujours le cas.
Au programme d’aujourd’hui visite du temple de Swayambhunath (encore appelé Temple des singes) puis ce sera la vieille ville de Katmandou. Nous revoilà plongés dans le flot de la circulation, camions, taxis collectifs, motos, scooters, pousse-pousse ou rickshaws, porteurs et porteuses en tous genres… De temps en temps on contourne une vache qui traverse à son rythme ou un chien couché sur la route qui ne bouge pas d’un poil : une vraie leçon de lâcher-prise ! La rue appartient à tous. Pour rejoindre le Ring Road, le « périphérique », qui encerclait la ville il y a peu et qui est désormais phagocyté par la métropole, nous empruntons une rue dont les façades sont béantes ou en reconstruction : pour désengorger le centre-ville des rues ont été élargies de quelques mètres et les maisons riveraines rabotées d’autant, quasiment à la « tronçonneuse ». Katmandou vit !
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Bonjour Pierre!
Passionnant! Je retrouve dans Katmandou mon vécu en Inde.. Comme je t’envie moi qui aime ces régions et lutte pour les droits fondamentaux des Tibétains! J’ai hâte de lire tes impressions au Tibet mais n’oublie jamais que tu es en Chine! plus de 138 Immolés dans l’indifférence générale et une région « aseptisée »: centre historique détruit et rebâti à la « sauce chinoise » pour en faire un centre à la chinoise parfaitement folklorique et touristique…
Je suis cependant très heureuse pour toi et attends tes récits avec impatience!
Avec toute mon affection.
Salut Pierre,
Heureux de te lire. C’était super que Claude et Charlotte soient de la partie.
Surpris quand même d’une telle présence chinoise, tout a changé, et que de moteurs ! Nous voyagions en vélo (style anglais) de ville royale en ville royale (1982) ! A bientôt de vous revoir et je vais essayer d’exhumer de vielles diapos. Amitiés, Francis.
Bonjour Pierre !!
Que de beaux souvenirs… me remonte en mémoire, pour moi ce fût en 2011, mais uniquement au Népal… Quel beau périple que voilà, j’ai hâte de lire la suite !
@
The Petit Caliméro
Bonjour pierre,
Heureuse de savoir que tu es bien rentré, surtout que ce matin au réveil on annonçait une avalanche et perte de vie pour des touristes.
Je voulais téléphoner et je réalise que je n’ai plus votre numéro. SVP me le transmettre.
J’ai bien aimé l’article et les photos , mais c’est encore plus intéressant quand le récit est celui d’une personne que tu connais…à la suite
Louise