Vers Ribadesella sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle

Jeudi 1er octobre,
43e étape : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 469 kilomètres

Ribadesella
De Llanes à Ribadesella

8h30, le temps est doux mais humide, Christian et moi quittons Llanes ensemble cette fois. Je suis en forme. Hier soir une fois toutes mes écoutilles fermées j’ai dormi d’une traite jusqu’à 6h15 ce matin où, constatant que personne ne bougeait, je me suis replongé dans ma coquille pour en émerger à 7h30 réveillé cette fois par l’agitation générale.

Nous rejoignons la mer vers 9h30 au niveau de Celorio. En dépit de la brume la plage est magnifique et attirés par la beauté du site nous commençons à suivre un sentier côtier jusqu’à nous rendre compte que ce n’est pas du tout notre chemin. Dommage. Mais nous ne serons pas frustrés et après la traversée de l’estuaire de Barro au milieu duquel trône l’église Nuestra Señora de los Dolores le chemin serpente entre l’autoroute qui sait se faire discrète et une succession de plages désertes où la bruine donne des formes mystérieuses aux rochers.

A Naves lors de la petite pause-café nous sommes rejoints par Rodolphe et Norbert. Comme je m’étonne auprès du patron de l’orthographe de certains mots de son menu il m’explique qu’ici on parle l’asturien une des nombreuses langues pratiquées en Espagne. Mais il me rassure, tout le monde comprend le castillan, la langue officielle, mon petit dictionnaire devrait suffire.

Puis nous quittons à nouveau le bord de mer. Le temps est de plus en plus couvert et j’ai senti quelques gouttes, la pluie menace. Vers 13h, au sommet d’une côte à travers champs nous nous installons pour la pause casse-croûte sur les bancs accueillants et surtout abrités du porche latéral de l’église de Pria. Par l’ouverture nous voyons les nuages escalader la montagne.

Au moment de repartir Cleria, l’Argentine débouche sur le chemin. Nous engageons la conversation mais même si elle est courtoise et souriante manifestement elle préfère faire route seule.

Nous arrivons à Ribadesella un peu avant 16h sans que la pluie se soit décidée à tomber. Un très long pont au-dessus de la Sella nous emmène en ville et fait la transition entre deux mondes : d’abord celui des vacances paisibles au bord d’un lac ou d’une rivière paresseuse qui me fait venir en tête des images de friture de petits poissons, puis, à l’autre bout, en débouchant face à une marina celui d’une station balnéaire que l’on pressent très animée en été.

L’auberge de jeunesse qui nous héberge ce soir est située dans un petit immeuble bourgeois très « chic » devant lequel nous sommes d’ailleurs passés plusieurs fois sans comprendre, sans imaginer, qu’il nous était destiné. Toute proche de la plage ce doit être un bon plan pour les beaux jours. La jeune femme qui nous accueille est muette, ou plutôt dispose d’un vocabulaire réduit à un seul mot, « No », qu’elle lance sans plus de développement à chacune de nos questions concernant Internet, le petit-déjeuner… et autres détails pratiques. Nous prenons le parti d’en rire ce qui finit par lui arracher un sourire. Nous sommes les premiers à nous installer dans une somptueuse pièce haute de plafond transformée en un petit dortoir de 6 places. J’en profite pour montrer à Christian qui a encore mal aux pieds comment bien les dérouler en marchant comme me l’a appris Sophie mon professeur de yoga. Plus tard Rodolphe nous rejoint. Il sort à peine de sa tendinite et souffre maintenant d’ampoules monstrueuses : il décide qu’il est temps de se calmer, il va raccourcir ses étapes et même peut-être s’arrêter un jour ou deux. Il nous apprend que Norbert lui est allé faire un détour touristique dans la montagne. Quant aux autres ils ont dû continuer jusqu’à l’auberge de San Esteban de Leces, à environ 5 km, mais que le guide décrit sans bar ni magasin à proximité, raison avancée discrètement par les pieds de Christian pour que nous lui préférions Ribadesella.

Les livres des récits de mes marches vers Compostelle

Peu après nous partons visiter la ville. Christian, blog oblige, aimerait trouver un accès Internet. Plusieurs cafés proposent ce service mais c’est du Wifi, il faudrait avoir son portable. Sur les conseils de l’office de tourisme nous nous rendons après quelques errances à la bibliothèque municipale mais c’est une déception : un seul poste est disponible et il y a déjà la queue. Tant pis, son fan club attendra.

Nous reprenons notre exploration de la ville dont la partie ancienne est intéressante avec des beaux monuments et une église au style étrange surmontée d’un grand Christ genre Corcovado. Comme il se doit nous ponctuons nos déambulations autour d’un pot dans un bar qui propose des postes d’accès Internet à pièces que l’on consulte debout. C’est assez onéreux et peu pratique mais suffisant pour consulter ses mails surtout pour constater que je n’en ai aucun. Cette partie de la ville est très touristique et les prix des restaurants sont à la hauteur de cette fréquentation. Nous décidons de nous rapatrier vers l’auberge de jeunesse un peu plus excentrée. Grand bien nous fait, nous trouvons un menu pèlerin à 10 euros avec en prime un accueil très chaleureux. Décidément les petits établissements culinaires de cette région sont bien accueillants.

Demain ce sera Sebrayo à un peu plus de 30km.

Ribadesella - Le port

1359 kilomètres parcourus depuis Auffargis

 

9 réflexions au sujet de “Vers Ribadesella sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle”

  1. Pour La fargussienne
    Je ne sais pas s’il y aura une page spéciale Horreos (j’ai déjà un peu de mal à finir les pages normales ;o) ) mais c’est une bonne idée que je retiens.

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  2. Horreos
    J’espère que nous aurons une page spéciale avec tous les greniers photographiés car il en est d’extraordinaires, merci par avance, Monsieur le marcheur.

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