Jeudi 4 septembre,
10e jour : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 1282 kilomètres.
Il est 8h je quitte le camping Pech Bert à Béduer.
Il a plu toute la nuit sur la tente. Ce matin c’est très menaçant, nous avons préparé les capes mais pour le moment il ne pleut pas.
Hier soir je me suis couché avec une petite tension dans la cheville gauche. J’ai cru à une courbature, mais elle est toujours là. Le propriétaire du camping m’a mis en garde contre les étapes trop longues. Il m’a dit qu’il en avait vu beaucoup qui se croyaient plus malins que tout le monde et qui avaient du abandonner : il va me porter la poisse ! Je passe outre son avis, de toute façon je ne vais pas m’arrêter dans un endroit pareil.
Ce matin nous avons croisé le Dolmen de Pech-Laglaire un peu après Gréalou qui est un des sites classés dans le cadre des Chemins de Compostelle.
Le paysage est très aride, c’est le Causse, il y a d’ailleurs quelques moutons.
En route une voiture s’arrête à notre niveau et nous demande si nous n’avons pas vu un petit chien : il aurait suivi des randonneurs. Ah, l’appel du Chemin !
Le temps est très couvert, la pluie menace mais en fait pas une goutte.
A midi nous arrivons à Cajarc. C’est le pays de « papi Mougeot ». Il y a d’ailleurs une rue Coluche. Après un petit plat du jour dans un bistrot, nous empruntons le « Boulevard du tour de ville » pour découvrir cette bourgade sympathique mais minuscule, un peu plus de 1000 habitants. Mais c’est l’avantage de la « campagne » il y a tout : médecins, banques, commerces… En région parisienne un village de la même taille serait privé de tout service.
Entre Cajarc et Gaillac grand ciel bleu et chaleur. Très beau point de vue sur le Lot qui disparaît après la remontée sur le plateau. Ensuite le ciel se recouvre et le paysage est assez répétitif malgré de beaux dégagements à travers les vallées.
A Saint-Jean-de-Laur, nous nous séparons : Henri s’arrête au Domaine de Gaylie et je continue sur Limogne. Petite nostalgie mais aussi plaisir de retrouver la liberté.
En route un couple d’Alsaciens d’Obernai, pays d’une célèbre bière, qui fait ça par petits bouts. Pour une fois c’est Madame qui attend Monsieur un peu plus âgé.
Ma patte est un peu endolorie, la patte gauche, sans doute suite aux excès de vitesse imposés par Henri. Mais ça devrait aller.
A 18h j’arrive au gîte des Gloriettes à Limogne-en-Quercy, chez Marie la Belge.
Je suis accueilli avec enthousiasme par les autres pèlerins : Marie leur a dit qu’elle ne servait le petit déjeuner que si l’on était au moins cinq et je suis le cinquième. D’accord leur accueil et très intéressé mais ça fait quand même plaisir.
Notre hôtesse est donc belge, sa mère et sa grand-mère sont de Bruges, comme ma grand-mère.
Je suis passé à la pharmacie pour avoir un avis sur ma cheville. Ils ont diagnostiqué une compression de la cheville due à une chaussure trop serrée. Je suis sceptique mais je me fais des massages à l’arnica pour décongestionner l’endroit. J’espère que la nuit va réparer les dégâts.
Demain j’ai réservé à l’auberge de jeunesse Frédéric-Suisse à Cahors, une quarantaine de kilomètres ! J’espère que ma cheville va coopérer sinon il faudra lui trouver une étape intermédiaire.