Vers Zarautz sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle

Zarautz

Sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, via turonensis puis Camino Norte

 

32e jour : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 817 kilomètres
[Cliquer sur la carte pour l’agrandir]

Samedi 19 septembre, 8h30 nous quittons l’Auberge de Jeunesse « La Sirena » de San Sébastian. Le Chemin commence à la sortie du refuge et monte tout de suite, très raide, mais rien à voir avec hier où il nous semblait vouloir escalader la montagne, probablement pour nous mettre tout de suite dans l’ambiance du Camino Norte après toutes ces journées « à plat ». Prochaine étape Zarautz à 25 km avec une bonne montée en perspective. En fait nous passons notre temps à faire le yoyo entre le niveau de la mer et le sommet des contreforts des Pyrénées qui plongent dans l’océan. Mais il ne faut pas non plus exagérer, pour le moment les plus hauts dénivelés sont de l’ordre de 300 m, ce n’est pas encore de l’alpinisme ! Le ciel est entièrement couvert de nuages qui n’ont pas l’air trop menaçants et un petit vent nous donne l’espoir qu’il va nettoyer tout ça.

Les livres des récits de mes marches vers Compostelle

Je suis toujours en compagnie de Christian, nous formons une bonne équipe ; nous arrivons à marcher à peu près au même pas, je suis un peu plus endurant que lui tant qu’il s’agit de marcher « au train » mais il est plus résistant dans les terrains accidentés et supporte mieux que moi les ruptures de rythmes comme hier dans les sentiers ravinés par la pluie. Et surtout, ce qui est le plus important, nous nous accordons bien pour le reste, pour le quotidien, nous sommes contents, heureux, d’être ensemble.

Hier le dortoir de l’AJ s’est progressivement rempli jusqu’à devenir complet, une vingtaine de personnes. La nuit fut courte, c’est souvent le cas dans les AJ, la population y est mélangée, les raisons d’être là et les rythmes de vie sont différents et du coup c’est le grand n’importe quoi au niveau des horaires, certains se sont couchés à minuit passé et d’autres se sont levés avant 5 h. Il faut dire qu’avec cette pluie diluvienne plusieurs personnes se sont rapatriées ici en urgence depuis le camping où tout était trempé. Mais heureusement il y a aussi des avantages : accès Internet, possibilité d’un petit-déjeuner, machine à laver ou à sécher le linge …

Le vent nous a déçus et en route il faut mettre la cape mais rien de très violent, rien à voir avec hier, de même le profil de l’étape s’il monte plus haut est beaucoup plus facile, une bonne nouvelle pour mon dos et mes jambes qui ont besoin de souffler. Le paysage est magnifique et la pluie lui donne une coloration particulière, il faut bien lui trouver un mérite.

12h15 Orio petite pause casse-croûte sous le porche de l’église Saint-Nicolas où nous sommes bientôt rejoints par Renée, la pèlerine que nous avions croisée hier après Guadalupe et qui était également à l’AJ cette nuit. Elle vient de Bordeaux et refait un bout de ce Chemin en souvenir de son compagnon disparu récemment. La ville est très agréable, dommage que le temps soit maussade. Un groupe de jeunes gens est en train de fêter le départ de l’une des leurs vers Compostelle et nous englobe dans leurs ovations.

14h15 nous arrivons à Zarautz où nous atterrissons au milieu d’une sorte de fête locale dont on aimerait bien profiter mais malheureusement la pluie est aussi au programme, pas très forte mais quand même cela gâche un peu le plaisir. Cette matinée est passée comme une lettre à la poste, peut-être parce que nous discutons beaucoup, enfin surtout moi comme d’habitude, mais le dos, les jambes, tout a suivi sans effort. Il est tôt, le temps ne nous incite pas à faire du tourisme, nous sommes en forme, nous allons faire une pause café puis continuer jusqu’à la prochaine auberge.

Fiesta (ou plutôt Jaialdia) à Zarautz :

 

Après la pause, ramollis et alléchés par l’ambiance nous décidons que nous ne sommes pas des bêtes et que rien ne nous oblige à aller plus loin aujourd’hui. Nous parions sur une amélioration de temps et espérons passer une bonne soirée dans cette ville à l’air si accueillante. Nous partons à la recherche de l’Auberge de Jeunesse du coin où Christian pourra mettre à jour son blog. Les jours se suivent et ne se ressemblent pas, l’auberge semble déserte et nous avons droit à une chambre pour deux.

Après les ablutions d’usage (y compris les chaussures : Christian, très méticuleux ou conditionné par de nombreuses inspections de détail, débarrasse consciencieusement ses chaussures de toute trace de boue et, ne voulant pas passer pour un « cochon de Français » ou pire pour un « maudit Français » négligeant, je me sens obligé d’en faire autant !) nous allons faire un petit tour de ville désormais quasiment morte : beaux monuments, belle plage avec des surfeurs (comment font-ils ? J’en ai froid pour eux !) puis nous prenons un pot sur la place qui comme toujours à partir de 19 h a retrouvé son animation. Ensuite c’est un kebab, pas extraordinaire mais c’est le seul établissement ouvert à cette heure-ci, sinon il faudrait attendre 22 h.

Une journée bien remplie, reposante, nous commençons à prendre le rythme espagnol, il ne manque plus que le soleil. Demain ce sera Deba, à 22 km avec un dénivelé de 500 m, ou plus loin selon notre humeur et celle de nos jambes.

 

 
1003 kilomètres parcourus depuis Auffargis

2 réflexions au sujet de “Vers Zarautz sur le Camino del Norte – Mes Chemins de Compostelle”

  1. Pour Jean-Claude
    Bonjour Jean-Claude,
    Content que ton chemin ce soit bien passé même si tu as rencontré du goudron.
    En 2009 aussi j’ai croisé la construction de ce nouvel autoroute qui détruit beaucoup de sentiers et on se retrouve ainsi souvent sur la grand route tout au long du Camino Norte. Ce n’est pas très agréable et c’est très dangereux.
    Je n’ai jamais pris le temps de me baigner mais des compagnons de route en ont profité ; j’avoue être un peu frileux, il me faut de l’eau « chaude » !

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  2. Compostelle
    Bonjour Pierre,
    J’étais à Santiago le 30 juillet et j’ai continué sur Finisterre et Muxia, après avoir suivi le camino del norte et le primitivo, qui n’a plus rien de « primitif »… Bitume, asphalte, et construction d’autoroute!
    A Zarautz j’ai eu plus de chance que toi : je me suis baigné (et pas que là d’ailleurs).

    Je craignais le pire pour la surfréquentation cette année depuis mon départ, mais même en Espagne ce n’était pas la cohue juin juillet.
    Albergues bien remplies mais sans excès!
    sauf au final à partir de Mèlide, où là on rencontre de tout! mais je le savais déjà!

    En tous cas j’attends la suite des commntaires de ta pérégrination puisque nous avons foulé le même sol jusqu’à Oviedo!

    A bientôt
    Jean-Claude

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