De Vega de Valcarce à O Cebreiro – Chemin de Compostelle

Jeudi 16 octobre,
52e jour : Saint-Jacques-de-Compostelle est à 175 kilomètres

O Cebreiro
De Vega de Valcarce à O Cebreiro
Vers O Cebreiro
Le chemin vers O Cebreiro

Je quitte Vega de Valcarce.

Ce matin j’ai donné mon reste d’anti-inflammatoires à un Français qui a une tendinite à une cheville. Je lui ai conseillé de trouver une attelle (je garde la mienne au cas où) mais il pense qu’il pourra s’en passer, il va éviter la montée vers O Cebreiro en prenant un bus jusqu’à environ  100 kilomètres de Saint-Jacques, puis finir tant bien que mal à pied. Ces fameux 100 kilomètres, c’est la distance minimum exigée pour pouvoir obtenir la Compostela, le « diplôme du pèlerin ». Il me semble que l’important c’est de pouvoir se dire « je l’ai fait » et non pas la Compostela, mais à chacun son point de vue.

Passage en Galice

Il pleut et avec la montée qui s’annonce ce n’est pas une bonne nouvelle. Inquiet devant ces conditions difficiles un pèlerin décide de se décharger de sa guitare et la confie à l’auberge à l’attention des pèlerins qui suivront.

En sortant de Vega de Valcarce je suis intrigué par la musique qui sort d’une église. J’entre. C’est un pèlerin qui a sorti de son sac une trompette et qui rend hommage à sa manière à la patronne des lieux, Sainte Marie-Madeleine :

 

La pluie assez forte au départ se transforme peu à peu en crachin. Le paysage est splendide avec une alternance de nuages et d’échappées sur la montagne couverte de genêts. Je fais route avec un couple d’Espagnols de Barcelone, Pascal et Mariana. Désormais on est en Galice. Nous arrivons vers 12h30 au sommet, à O Cebreiro, le trajet a été un peu long mais pas aussi difficile qu’annoncé, la fraîcheur due à la pluie nous a tout compte fait facilité la tâche. Dans le ciel un peu de bleu, peut-être que ça va se lever.

Palloza, maison typique de la région à O Cebreiro

Après ravitaillement dans une mini-épicerie tenue par un habitant (il faut sonner chez un particulier pour qu’il vienne nous proposer ses trésors), pause repas face à la vallée, un panorama magnifique. Le pique-nique est interrompu par une pluie diluvienne. Certains marcheurs reprennent la route sous l’averse, Pascal et Mariana décident de rester à l’auberge ; des autochtones leur ont prédit du beau temps en soirée et demain ; ils préfèrent attendre ici pour pouvoir profiter de la vue demain à la descente. Je me range à leur avis. L’auberge est très moderne, spacieuse et super-équipée, de presque vide en début d’après-midi elle sera pleine le soir, ça sent le chien mouillé mais contrairement à Carrion de los Condes ici il y a de la place pour faire sécher ses vêtements.

Aujourd’hui c’est un jour un peu particulier, c’est mon anniversaire, je ne suis pas oublié, je reçois des coups de fil de France. Le soir le soleil est effectivement apparu et le ciel est dégagé, au repas je m’octroie du vin, la première fois depuis mon départ (si on exclut la petite dégustation à Irache), quelqu’un trouve même une bougie : la tête me tourne un peu mais j‘arrive à la souffler.

Les livres des récits de mes marches vers Compostelle
Vers O Cebreiro
1389 kilomètres parcourus depuis le Puy-en-Velay

 

 

6 réflexions au sujet de “De Vega de Valcarce à O Cebreiro – Chemin de Compostelle”

  1. RE : difficultés de passage du col o’cebreiro ?
    Bonjour,
    Je ne peux évidement pas me prononcer sur votre capacité à entreprendre ce périple, mais aucune de ces montées n’est vraiment difficile. Il faut y aller lentement, prendre son temps, ne pas hésiter à s’arrêter et faire étape s’il le faut à mi-pente. Elles sont longues, surtout celle de Roncevau mais pas très abruptes. Beaucoup de gens commencent à Saint-Jean-Pied-de-Port et attaquent directement la montée vers le col de Lepoeder (celui qui mène à Roncevau) : ce n’est pas la meilleure condition à moins d’être vraiment bien entraîné ; il vaut mieux à mon avis avoir déjà quelques étapes dans les jambes pour ne pas trop souffrir de cette montée.
    Pour les altitudes :
    – 1430 m pour le col de Lepoeder. Saint-Jean est à 163 m, la montée fait 6 km, mais il y a un hébergement possible à Orisson, à 650 m et 4,5 km du col,
    – 1330 m pour celui de O’Cebriero. L’hébergement le plus proche est à La Faba, à 916 m et 1,5 km du col.

    Buen Camino

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  2. difficultés de passage du col o’cebreiro ?
    Je n’ en suis qu’ au tout début de mon « cheminement » (Le Puy-en-Velay – Nasbinals effectué en juillet 2007 en compagnie de ma fille), je fais donc partie des novices mais il me tarde de reprendre le Chemin. Victime d’ un malaise cardiaque heureusement sans séquelles, je dois avouer mon appréhension des passages des cols de Ronceveau et O’ Cebreiro. A quelle altitude sont-ils et est-ce vraiment difficile ? Merci d’ avance pour votre réponse

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  3. pélérinage
    j’ai vu hier les fotos des routes a prendre pour me rendre de o cebreiro a saint jacques de compostelle.je n’arrive plus a retrouver comment faire ?
    Quelqu’un peux-t’il me les envoyer ou me dire ce que je dois faire,
    Merçi d’avance

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  4. Convivialité
    Hier il y avait pas mal de cyclistes et certains non pas du tout le même état d’esprit, sans doute parce que la durée de leur périple et beaucoup plus courte. Il est vrai que d’une part même les marcheurs qui ne sont partis « que » de Saint-Jean Pied de Port commencent à en avoir aussi plein les jambes et nous sommes tous dans la même barque (pas forcément une galère) et d’autre part on fini par se reconnaître un peu tous ; par exemple c’est ce couple d’Espagnol qui m’a pris en photo au pied de la Cruz de Ferro, et je les avais croisés encore bien avant.

    Pour ce qui est d’un voyage sans Compostelle, en vraiment solitaire et sans l’infrastructure, je me suis posé la question. Ca me tente mais je ne sais pas encore si j’y suis prêt. Ca doit être beaucoup plus difficile mais peut être plus enrichissant d’être ainsi livré uniquement à soi-même.

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  5. Re: O Cebreiro
    Très belles photos de la montagne dans les nuages. J’adore !
    J’ai l’impression qu’il y a plus de convivialité (sauf hier…) entre les marcheurs au fur et à mesure que l’on se rapproche de Compostelle. Je me trompe ?
    Refaire un tel voyage sans Compostelle, sans les autres marcheurs (comme B. Ollivier par exemple…), ça te tenterait ou pas du tout ?
    Plus de question !

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